L’histoire a souvent tenté, par d’odieux procédés (omission, falsification, amnésie, etc.) d’effacer les noms d’hommes et de femmes dont l’action et le combat au service de causes justes auraient mérité d’être honorés par les manuels d’histoire. Malgré ces « efforts » déployés à étouffer la vérité, la mémoire de ces « héros » d’époques révolues s’est imposée presque naturellement en surgissant du fin fond de la tombe pour faire l’étalage de toute sa splendeur.
C’est le sort connu par feu Cheikh al Bachir al Ibrahimi (mort en 1965) qui vit son compagnon de route le quitter prématurément (Cheikh Ben Badis mort en 1940) pour se retrouver à la tête de l’Association des oulémas algériens afin de mener l’une des luttes les plus acharnées et les plus efficientes des temps modernes contre l’aliénation dont fut victime le peuple algérien. Mais laissons Cheikh al Bachir lui-même nous « expliquer » la quintessence même de ce combat :
« Le colonialisme français en Algérie n’a cessé de fuir [à la seule idée d’entendre] les mots réformisme, vertu, guidance, Livre, Sunna, histoire des pieux prédécesseurs, se représentant pour chaque mot [les visages] de Omar, Ali, Khalid, Oqba, Tariq, Salaheddine (Saladin), jusqu’à Djamal Eddine al Afghani et Mohammed Abduh, tout en sachant que cette partie [des savants] qui a prononcé à haute voix ces mots ne sont pas de ces savants qui ont accepté de s’abaisser devant les colonisateurs et qui se sont satisfaits de leurs actions tout en s’affairant à s’y soumettre. Non, ces savants-là sont de ceux qui ont allié la force du savoir à la force de la foi, la force de la preuve évidente à la force de l’exposé clair, la fermeté de la volonté à la fermeté de la conviction. En sachant tout cela, le colonisateur a, en apparence, lâché du lest, mais il a imaginé, contre cette association, des ruses cachées que seul le diable connaît ! »
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