Il n’existe plus, sur la terre, qu’un seul coin absolument interdit à la curiosité des touristes, au prosélytisme des missionnaires et à certaines laideurs que l’Occident a répandues sur le reste du monde.
C’est vers ce coin de la terre qu’une fois chaque année se précipitent des nuées de pèlerins, accourant de tous les pays de l’Islam, de façon à se trouver réunis, le neuvième jour du mois de Dzou’l Hidja, autour d’une petite colline rocheuse appelée Arafat et située dans un des déserts les plus brûlants de l’Arabie, aux environs de Mekka.
Rien d’autre que la foi ne les attire en ce lieu de prière, calciné par les flammes du soleil; mais leur foi est tellement ardente qu’ils ne se soucient aucunement des obstacles et des fatigues terribles qu’ils rencontreront sur leur route.
C’est ce coin de la terre que nous-mêmes nous avons visité cette année pour accomplir le devoir du pèlerinage imposé à tout musulman. Nous y avons vécu des heures inoubliables et, dans le récit qui va suivre, nous nous efforcerons de faire partager nos émotions, les plus poignantes de notre existence, à nos frères musulmans qui n’ont pas encore éprouvé le bonheur du pèlerinage et à nos lecteurs européens «de bonne volonté»
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