Comme dans tous ses autres écrits, l’imam Ghazâlî s’appuie sur le Coran, la Tradition prophétique, et l’exemple des Compagnons du Prophète, ainsi que sur les figures majeures de la spiritualité islamique, jusqu’à son époque, pour étayer son exposé et ses explications qui concernent ici la « maîtrise des deux désirs », les passions du ventre et du sexe. Sobre dans le propos et recourant, parfois, à la technique de l’incitation (targhîb) et de l’intimidation (tarhîb), de l’encouragement et de la mise en garde, al-Ghazâlî nous avertit contre la gloutonnerie, la luxure et la concupiscence. En effet, selon l’auteur, les désirs du ventre et du sexe sont les désirs les plus dévastateurs de lame, et leur excès conduit bien souvent à la faute et au péché. Outre ces deux vices, al-Ghazâlî traite aussi d’un troisième qui est celui, trop souvent négligé, du regard de concupiscence qui susciterait le désir sexuel. La faim, l’abstinence et le renoncement aux désirs passionnels font partie de la méthode de purification et de discipline de l’âme, qui est enseignée par les maîtres du soufisme, comme des autres grandes traditions spirituelles et religieuses.
Dans cette ascèse à la fois spirituelle et corporelle, il ne s’agit pas de chercher à nier la réalité du corps ou à détruire les désirs qui passent par le ventre, le sexe et l’œil ce qui est impossible mais plutôt d’éduquer, d’élever et de disposer l’âme à la dimension sacrée et transformatrice de l’Esprit qui transcende les limites et les imperfections de la nature humaine grossière. En même temps, l’être humain est appelé à réaliser sa nature spirituelle plus profonde, en sachant dépasser la jouissance des plaisirs éphémères de ce monde, pour tourner son aspiration vers la réalité de l’autre monde, « qui est meilleur et plus durable ».
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