« [Le musulman] n’était ni le producteur dont les droits sont respectés. ni le consommateur dont les besoins sont satisfaits. Il n’était, en somme, qu’un simple outil de travail continu sans qu’il ait acquis de “conscience économique” ni un apprentissage ni même un savoir dans un monde de l’économie qui lui est, au demeurant, étranger dans ses conceptions, ses structures et ses intérêts. D’une manière plus globale, et quelle que soit sa condition dans l’environnement colonial, il subissait la loi du mimétisme, la loi qu’éprouve tout être qui a perdu tout lien avec son monde originel et, partant, avec son authenticité. Il est devenu plus enclin à imiter les besoins plutôt que les moyens, car il avait perdu également sa conscience civilisationnelle. »
« (.) Fondamentalement, le problème était et demeure celui d’une imprégnation culturelle de la société islamique à même de lui permettre d’utiliser ses capacités intellectuelles et physiques et, d’une manière générale, d’assurer l’activité de chaque individu sur la base d’une équation sociale le qualifiant pour œuvrer au succès de n’importe quel plan économique. »
« En réalité, la “finance” a été créée pour jouer deux rôles : un premier rôle qui procède de l’opération de distribution et non de celle de la production (.) La finance représente de ce fait l’excédent de travail qui dépasse la couverture des besoins domestiques ou ceux de la production des manufactures (.) A mesure que s’effectuait l’accumulation de ces fonds dans les institutions bancaires, leur caractère social changeait pour désigner un phénomène nouveau : le “capital”. Un changement était également intervenu dans la nature des rapports entre la finance et le travail. La finance, qui devait normalement accomplir la mission de simple réserve de travail, devint son geôlier. Un geôlier qui ne reconnaissait à son prisonnier (le travail) qu’un simple rôle de subordination et qui doit se plier devant ses intérêts propres. »
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